par Charles-Etienne Lagasse, président du CEG
Le Centre d’études Jacques Georgin (CEG) souhaite une action rapide des Gouvernements actuels afin de permettre à nos Régions et à notre Communauté d’exister de nouveau sur la scène internationale.
En effet, Les Francophones de Belgique (Wallonie, Fédération Wallonie-Bruxelles, COCOF) n’ont plus de politique internationale digne de ce nom et sont désormais aux abonnés absents sur la scène internationale.
Le constat, cruel mais hélas bien réel, est très inquiétant dans un monde de plus en plus complexe. Et la classe politique francophone ne s’en émeut guère. La faute en incombe d’une part aux autorités politiques de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui ne manifestent qu’un intérêt distrait à la chose internationale, et, d’autre part, à la déliquescence de Wallonie-Bruxelles International qui devrait être notre « Ministère » des Relations internationales.
Le CEG s’inquiète de ce désastreux état des choses et souhaite faire des propositions concrètes pour nous redonner sur la scène internationale la place qui devrait être la nôtre. Nous constatons que pour les autorités politiques francophones, les relations internationales ne sont plus une priorité : nous regrettons l’absence de partenariats ou de complicités bilatérales avec les institutions publiques, scientifiques ou académiques d’Europe ou d’Afrique.
Le CEG regrette également la perte d’influence de Wallonie-Bruxelles en Francophonie au vu des montants alloués (environ 4,5 millions d’€) à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Fervents défenseurs de la langue française, nous souhaitons promouvoir cette dernière dans les institutions internationales et asseoir notre présence au sein du réseau EUNIC (Réseau européen des Instituts culturels nationaux).
Le CEG déplore l’absence de vision stratégique internationale des autorités compétentes et demande une réflexion à long terme sur la création ou le maintien de nos délégations à l’étranger.
Le CEG souhaite également que les relations internationales de Wallonie-Bruxelles prennent plus en compte la région bruxelloise mais surtout qu’elles ne réduisent pas nos échanges au seul commerce extérieur.
Pour ce faire, le CEG propose de :
1. Cesser de confier la compétence des relations internationales, de manière résiduelle et par défaut, aux deux Ministres-Présidents, et nommer un(e) Ministre des Relations internationales, en charge uniquement de cette matière, avec un Cabinet restreint et s’appuyant sur l’expertise (à recréer) de WBI.
2. Scinder immédiatement la « double casquette » WBI – AWEX et rendre à WBI son autonomie totale, avec à sa tête un(e) Administrateur(trice) Général(e) choisi(e) sur ses compétences en matière internationale et non sur son appartenance politique, comme c’est le cas actuellement. Sous la houlette de ce nouvel AG, lancer une double rupture dans la gestion interne et dans la gestion externe de WBI.
3. Lancer, sous un triple pilotage politique, académique et administratif (de WBI) un audit complet de nos relations internationales afin de redéfinir nos priorités, à tous niveaux, sur une base solide et tenant compte de tous les points de vue, en veillant à bien distinguer en les équilibrant les priorités diplomatiques (politique, académique, culturelle, etc.) et économiques et en mettant l’Afrique et la Francophonie au cœur de notre action diplomatique.
4. Reconfigurer le réseau diplomatique de Wallonie-Bruxelles, en fonction des priorités redéfinies, et en considérant que la spécificité des Délégations générales, par rapport aux autres réseaux de WBI, est d’assurer la représentation politique et diplomatique de Wallonie-Bruxelles.
Dans les circonstances géopolitiques actuelles, Défi propose deux signaux politiques qui ne passeront pas inaperçus : l’ouverture d’un poste dans un pays balte avec compétence pour les trois ; et, plutôt qu’à Londres, ouvrir à Edimbourg capitale de l’ Écosse europhile et ouverte à la culture française !
Les budgets de Wallonie-Bruxelles International, bien que substantiels, ne lui permettent pas de se disperser. Le réseau diplomatique de Wallonie-Bruxelles, devrait donc être rénové en profondeur, en mettant notamment fin à cette tendance absurde consistant à permettre à des Attachés économiques et commerciaux de l’AWEX voire des coopérants de l’APEFE de piloter des délégations générales ou de superviser le travail d’agents locaux de WBI.
5. Revisiter nos investissements dans la Francophonie, sans tabou afin d’y retrouver une influence et un « retour sur investissement » correct par rapport aux sommes versées. Les réductions dans les organismes où notre visibilité est faible permettraient de retrouver notre présence à l’OIF.
6. Renforcer l’expertise africaine de Wallonie-Bruxelles et « miser sur l’Afrique », via notamment un programme de volontariat et un soutien accru aux écoles belges à l’étranger. Le CEG s’engage pour un partenariat renouvelé avec l’Afrique !