Ce mercredi 19 janvier , le CEG a organisé sa première manifestation de l’année avec une conférence-débat autour de la problématique de la politique scientifique fédérale avec un titre évocateur: « Quel avenir pour la politique scientifique belge? »
Le projet de réforme de la politique scientifique fédérale , de la secrétaire d’Etat Elke Sleurs (NVA) suscite déjà beaucoup d’inquiétudes et bon nombre d’observateurs avertis voient déjà poindre un détricotage d’un secteur pourtant essentiel pour le développement économique de nos Régions, au profit de la Flandre, et donc une atténuation certaine du rayonnement de notre recherche scientifique à l’étranger.
Pour en parler et en débattre, le CEG avait invité deux personnalités importantes qui ont oeuvré au sein de l’administration publique fédérale, Philippe Mettens, ancien président du comité de direction de BELSPO et Jacques de Gerlache, ancien fonctionnaire BELSPO et aussi professeur d’écotoxicologie à l’Université Catholique de Louvain.
Au cours de deux exposés très intéressants au cours desquels nos orateurs ont explicitement plaidé pour la maintien de la politique scientifique dans le giron fédéral , a été mis en avant le démantèlement progressif de celle-ci orchestré par la secrétaire d’Etat en plusieurs volets et conséquences:
1. suppression des pôles d’attraction interuniversitaires (PAI)
2. projet de mettre sous statut privé la station polaire « Princesse Elisabeth » alors que c’est strictement interdit par le Traité Antarctique
3. suppression de BELSPO
4. autonomisation des Etablissements Scientifiques Fédéraux (ESF), ce qui engendrera des absences de synergies et un risque d’asphyxie financière , et mainmise progressive des entités fédérées sur ces institutions.
5. danger de « fuite des cerveaux » c’est à dire de nos chercheurs , confrontés au risque de non viabilité de la recherche fondamentale au niveau régional et à la dispersion des crédits.
6. projet de mettre sur pied une Agence Spatiale Interfédérale, sans étude préalable quant à ses objectifs, pourtant recalée par l’Inspection des Finances, ce qui risque de mettre à mal la position pourtant enviable au sein de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) avec des conséquences sur le secteur spatial et ses industries , et donc sur l’emploi.
Le CEG se fera le relais politique de ces constats qui démasquent une fois encore le projet politique destructeur de la NVA, qui , sous couvert de pragmatisme et d’efficacité, s’attaque à ce qui contribue à la renommée et l’expertise de l’Etat belge pour vider de son contenu ses compétences pour mieux en justifier en aval la défédéralisation, au mépris même des considérations qui pourraient être exprimées dans le secteur concerné (en l’espèce, la communauté scientifique du Sud comme du Nord du pays qui globalement n’est pas favorable à cette destructuration)